[4] Les théories et pensées de Benjamin

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Hegel:
L`idéalisme
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L`idéalisme:
L`idée divine ou humaine absolue est la base de la réalité, de la connaissance et de la morale – ainsi que de l`histoire. Le monde physique n`existe que dans la conscience.
[Friedrich Hegel]
Marx:
retournement
de Hegel
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Matérialisme dialectique::
La réalité objective est conçue à travers son existence et son développement matériels. La matière tout comme les contradictions qu`elle transporte sont la force motrice de l`histoire universelle. L`existence sociale détermine la conscience.
[Karl Marx, Friedrich Engels]
L`Homme en tant
que sujet
historique:
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Le matérialisme historique::
La production économique et la structure sociale d`une époque historique constituent la base pour l`histoire politique de cette époque. L`histoire des sociétés d`aujourd`hui est celle de la lutte des classes.
[Karl Marx, Friedrich Engels]
Où se situe Benjamin?
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Benjamin entre le Marxisme-Léninisme (la dictature du prolétariat) et la théorie critique (une philosophie pratique avec comme finalité l`autodétermination de l`homme) en passant par le messianisme juif.

Représentant de la théorie critique?

Max Horkheimer (à gauche) et Theodor Adorno  (à droite), en 1964 à Heidelberg.
Le Directeur des Archives de Walter Benjamin à Berlin, Pr. Dr. Erdmut Wizisla
Du point de vue politique, Walter Benjamin adhère aux idées de la théorie critique et de l`école de Francfort (1➘) des années 30 et 40 : au centre de ce courant de pensées marxistes on trouve l`analyse scientifique de la société bourgeoise et capitaliste ainsi que de ses mécanismes de domination. Très souvent Benjamin sera considéré comme le représentant marginal de la théorie critique. (2➘) Le spécialiste de la littérature et Directeur des Archives de Walter Benjamin à Berlin, Pr. Dr. Erdmut Witzla:

[FR]
Close Benjamin fait partie d`un groupe de personnes appartenant à l`Institut de Francfort pour la recherche sociale: Adorno, Horkheimer, Pollock, sans oublier Erich Fromm et Günther Anders. En premier lieu, il est convaincu que la modification des conditions sociales doit être pensée à travers les tâches individuelles. C`est une approche matérialiste et marxiste des années 20, une rupture avec l`économie bourgeoise actuelle. En deuxième lieu, il est important de relier entre elles les disciplines telles que la sociologie, la philosophie, la politique, tout comme la littérature, l`art et la musique.

La religion et la révolution

L`athéisme en Europe
L`historien des religions, juif et ami intime de Benjamin Gershom Scholem (1935).
Du point de vue marxiste la religiosité et la foi modifient notre vision claire sur les conditions sociales; pour Marx, la religion est l`opium du peuple. Mais pas pour Benjamin, qui, lui, unit le messianisme politico-religieux et les représentations révolutionnaires pour le présent. (3➘) Une controverse quant au contenu s`étend tout au long de la vie de Benjamin, notamment sous forme de confrontation permanente dans le cadre de son amitié profonde avec l`érudit juif Gershom Scholem. Erdmut Wizisla:

[FR]
Close Benjamin s`intéresse beaucoup aux traditions mystiques; il entretient de grandes affinités avec le messianisme. Ces deux aspects n`ont pas leur place dans la théorie classique et critique. Du moins, pas de place centrale. Sur ce point, Benjamin reste marginal.
Benjamin nous met en garde de sous-estimer les détenteurs du pouvoir:
La classe dominante s`accroche à ses positions au moyen du sang (la Police), de la ruse (la mode) et de la magie (le luxe ostentatoire).
Pour puiser la force nécessaire, il associe des éléments de l`extase au monde des rêves sans tourner le dos au matérialisme historique:
L`année 1852 menait aux plaisirs du monde lorsqu`on était bonapartiste. Les Bonapartistes, humainement parlé, étaient les plus avides de la vie; d`ailleurs, c`est grâce à cela qu`ils vaincurent.

Son intérêt pour le communisme

Affiche soviétique du Komintern en 1922.
Benjamin s`intéresse très tôt à l´idée du communisme, il analyse son évolution après la Révolution russe d`octobre 1917, rend visite à sa bien-aimée et collègue de travail Asja Lacis à Moscou en 1926-27 et se penche de manière critique sur l`avènement du système de parti unique socialiste. Erdmut Wizisla:

[FR]
Close Benjamin s`intéresse bien avant sa rencontre avec Asja Lacis sur l`île Capri en 1924, à la politique et aux écrits communistes. Très tôt, il lit Marx, notamment son article „sur la question juive“. La combinaison entre la politique et sa relation amoureuse avec Lacis lui en a donné l`accès de manière déterminée et l`a en quelque sorte radicalisé. Pour la première fois, son rapport au communisme se complique lors de son séjour à Moscou en 1926/27: Il constate que l`idée du communisme reste pour lui plus que plausible, mais il prend peur quant à sa mise en pratique et son raidissement. Il voit aussi les prémices du stalinisme. Il pèse de manière objective les risques que comportent son adhésion au parti (pour la bonne cause) et la perte de sa liberté.
Camarades! Je salue très sincèrement les thèses ici-présentes sur la bolchévisation! Camarade Sinowjew a entièrement raison. Malheureusement! La situation mondiale objective n`est pas, pour l`instant, imminemment révolutionnaire. Pour cette raison, je considère les thèses menant à une bolchévisation des partis politiques comme étant une nécessité absolue. [Clara Zetkin 1925]

Études sur la philosophie de l`histoire

Paul Klee: Angelus novus (1920)
Les études de Walter Benjamin de la philosophie de l`histoire dans les années 1930, parues sous le titre de Passages de Paris sont considérées comme centrales, constituant une critique fondamentale de la manière prédominante dont on écrit l`histoire aujourd`hui encore. Erdmut Wizisla décrit trois points essentiels dans la philosophie de l`histoire de Benjamin:

Walter Benjamin, Farbsignets de la transmission de textes pour le projet Passages et des études de Baudelaire, 1928-1940. © Akademie der Künste, Berlin, Walter Benjamin Archiv

1. L`historiographie est toujours guidée selon ses propres intérêts:

[FR]
Close Nous ne voyons que ce dont nous avons besoin, donc selon nos propres intérêts. Benjamin approuve: Il y a des moments de l`histoire qui surgissent comme un éclair et montrent qu`ils sont toujours d`actualité.
2. L`historiographie est toujours celle de la classe dirigeante:

[FR]
Close L`histoire est écrite par la classe dirigeante – donc, il faut la considérer avec méfiance. La classe opprimée n`a pas d`historiographes, elle ne peut écrire sa misère.
3. L`histoire est une suite de catastrophes, la Révolution en est le signal d`alarme.

[FR]
Close L`histoire est une suite de catastrophes. Il faut interrompre ce processus. Benjamin: „La Révolution est le geste de l`être humain pour tirer le signal d`alarme.“

Sources et liens externes

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  1. Wolfgang Schirmacher - Die Frankfurter Schule [DE] , Wolfgang Schirmacher - The Frankfurt School [EN]
  2. Pr. Dr. Jörg Zimmer, titulaire de la chaire à la fondation Walter Benjamin à l`Université Girona, esquisse le rapport de Walter Benjamin à la théorie critique [DE] :
  3. Benjamin zu Religion und Revolution: Gesammelte Schriften [DE]